Les couleurs

L'alun, un autre mordant
Dans les traditions textiles d’Asie du Sud, et plus particulièrement dans la fabrication des tissus ajrak et kalamkari, l’alun joue un rôle essentiel. Le coton, fibre lisse et peu réactive, n’a que peu d’affinité avec les colorants végétaux.

Le myrobolan, mordant et colorant
Le myrobolan est un mordant végétal naturel. Il est riche en tanins (30 à 40 %), ce qui en fait un excellent mordant naturel, particulièrement pour les fibres cellulosiques comme le coton ou le lin. Il permet une meilleure fixation des colorants naturels et améliore la solidité des couleurs (résistance à la lumière, au lavage).

Le grenadier ou la couleur jaune
Le grenadier (Punica granatum), connu surtout pour ses fruits juteux aux grains rouges éclatants, occupe également une place privilégiée dans l’art ancien de la teinture textile. Depuis des siècles, les artisans se servent non pas du fruit en entier, mais de son enveloppe extérieure — l’écorce épaisse et coriace — qui, une fois séchée et réduite en morceaux, devient une ressource précieuse.

La garance des teinturiers ou la couleur rouge
La garance des teinturiers est une plante vivace de la famille des Rubiacées, célèbre pour avoir fourni pendant des siècles l’un des colorants rouges les plus utilisés dans le textile. Elle est cultivée pour ses racines riches en pigments naturels, principalement l’alizarine, qui offrent une gamme de teintes allant du rose délicat au rouge profond.

L'indigo ou la couleur bleue
La teinture à l’indigo naturel repose sur l’extraction du pigment indigotine par fermentation de l’Indigofera tinctoria. Transformée en leuco-indigo soluble dans un bain réducteur, la fibre est plongée, ressort verte puis vire au bleu par oxydation. Des immersions répétées modulent l’intensité, du bleu clair au bleu profond. Ce savoir-faire ancestral donne à l’indigo des nuances vivantes et uniques.