La collection des tissus au mètre kalamkari de la Boutique MG
La collection des nappes et dessus de lit kalamkari de la Boutique MG
La collection des pièces de tissus kalamkari de la Boutique MG


Le kalamkari

Kalam, terme d’origine persane, signifie le pinceau ou la brosse et « kari » la main.

 

Le kalamkari est un art pictural traditionnel de l'Andhra Pradesh (Inde du Sud). Les dessins sont réalisés à la main, sur une toile de coton, à l’aide d'une tige de bambou, le kalam, que l'on affine en conservant son écorce, avant de lui adjoindre un réservoir de chiffon contenant la teinture végétale.

 

Les dessins peuvent être également sculptés sur des planches de bois pour être ensuite imprimés sur la toile de coton. Les teintures utilisées sont toujours d’origines végétales ou minérales et les toiles qui reçoivent les motifs sont toujours en coton.

 

Les thèmes évoqués sont généralement tirés de la mythologie hindoue, de la nature, de la vie quotidienne. Les pièces présentées ci-dessous ont le paon pour fil conducteur. Oiseau solaire, il est le joyau des jardins des Maharadjas, des rois et du paradis. Pour les Indiens, il est également le présage des pluies à venir lorsqu’il déploie sa queue en éventail.

 

Couple de paons entourant un arbre de vie (pièce unique de 120 x 200 cm).

 

 La technique

 

Le tissu de coton est lavé pour éliminer son apprêt. Il est ensuite plongé dans un bain de karakaï, un mordant qui permet à l’encre de pénétrer profondément dans les fibres de coton.  Le tissu prend de fait une couleur brunâtre. Ce bain est constitué de noix de karakaï séchée, pilée et mélangée à du lait de bufflonne.

 

Le dessin du motif est ensuite tracé sur un papier calque puis reporté au crayon sur la toile. Avec le kalam, les traits sont repassés à l’encre noire. Les couleurs sont ensuite appliquées en commençant par le jaune. La toile est lavée après chaque couleur. Avant d’appliquer le fond, les surfaces déjà peintes sont protégées par une résine épaisse, le "fuma banka", afin d’éviter le mélange des couleurs. Le kalamkari est lavé une dernière fois et tous les traits sont repassés à l’encre noire.

 

Les colorants sont le plus souvent extraits de plantes ou de minéraux, ils sont rarement synthétiques.

  • Le noir est obtenu par la fermentation dans une jarre remplie d'eau et fermée à la lumière, pendant une quinzaine de jours (sous les chaleurs de l'Andhra Pradesh), de jaggery (un mélange de sucres de palme et de canne), de citron et de ferrailles rouillées. Ce mélange est prêt à "mordre" sur le tissu lorsqu'il dégage une odeur nauséabonde.
  • Le jaune est extrait des fleurs de myrobalan ou d’écorce de grenadier.
  • Le rouge est obtenu par dissolution dans l’eau bouillante de manjishta, la garance indienne.
  • Le vert est un mélange de feuilles vertes macéré dans la soude, lavé au paktika jusqu’à obtenir la nuance désirée.
  • Le bleu est extrait de la racine de l’indigotier
  • L’orange et le violet sont obtenus par le mélange des couleurs primaires.

Tous les kalamkari présentés dans cette collection ont été imprimés aux tampons de bois.

Ces trois photos montrent une étape déjà avancée du processus d'impression :

  • Photo de gauche :
    • Dans la partie droite du tissu, la "forme" du motif floral est imprimée avec un premier tampon recouvert d'une réserve (une pâte relativement ferme composée d'un mélange de chaux, de gomme, de son et d'eau) ; cette réserve protège la "forme" de la couleur (orange dans cet exemple) qui sera ensuite appliquée au tissu dans son entier.
    • Après le bain qui a donné au tissu sa couleur de fond, la réserve est enlevée et le tissu lavé à nouveau (le retrait de la réserve donne un aperçu de la surface du tampon de bois - 11 x 15 cm).
  • Photo centrale :
    • Le second tampon utilisé sert à imprimer les fins contours du motif (les couleurs déjà imprimées cachent les contours noirs du motif).
  • Photo de droite :
    • Viennent ensuite les tampons pour l'application des couleurs (ici les couleurs jaune et indigo).
    • Le noir est obtenu par une longue macération de fer, de jaggery ou de sucre de canne et d'eau salée,
    • Le jaune par la macération de fleur de myrobolan,
    • Le bleu par la macération de la plante indigo,
    • L'orange par le mélange des couleurs jaune et rouge (obtenu à partir de la racine de la garance).