Le neem (Azadirachta indica), arbre originaire du sous-continent indien, joue un rôle intéressant dans la teinture et l’impression textile, surtout dans les traditions artisanales d’Asie du Sud. Son utilisation ne vise pas directement à produire une couleur vive, car son bois et ses feuilles ne donnent que des teintes discrètes, mais plutôt à soutenir et à améliorer le travail des teinturiers.
Les feuilles, riches en substances amères et astringentes, sont parfois utilisées pour laver et assainir les tissus avant la teinture, leur action antiseptique empêchant le développement de moisissures et contribuant à conserver la fraîcheur des fibres naturelles comme le coton. Les feuilles et surtout l’écorce contiennent également une certaine quantité de tanins qui, bien que moins concentrés que ceux du myrobolan ou de l’acacia catechu, peuvent servir à mordancer les fibres et à préparer le tissu à recevoir et fixer les colorants. Dans certaines traditions, le neem est employé conjointement avec d’autres substances végétales pour améliorer la solidité des couleurs à la lumière et au lavage, son action légèrement tannique renforçant l’adhésion des colorants naturels sur la fibre.
Il est aussi réputé pour ses vertus médicinales antibactériennes, antifongiques et insectifuges, des propriétés qui transposées au domaine textile assurent une meilleure résistance des étoffes aux insectes et à l’humidité, un atout précieux pour la conservation des tissus dans des climats chauds et humides. Enfin, bien qu’il ne soit pas un grand colorant, le neem peut fournir, par décoction de ses feuilles, des tons jaune-verdâtres pâles qui sont parfois recherchés pour des fonds clairs ou comme base avant l’application de colorants plus soutenus. Ainsi, dans l’art de la teinture, le neem se révèle moins comme un producteur de couleur éclatante que comme un auxiliaire précieux qui purifie, mordance légèrement, protège les fibres et contribue à la durabilité des tissus, tout en apportant, à sa manière discrète, des nuances douces et naturelles.
Enfin, bien qu’il ne soit pas un grand colorant, le neem peut fournir, par décoction de ses feuilles, des tons jaune verdâtres pâles qui sont parfois recherchés pour des fonds clairs ou comme base avant l’application de colorants plus soutenus. Ainsi, dans l’art de la teinture, le neem se révèle moins comme un producteur de couleur éclatante que comme un auxiliaire précieux qui purifie, mordance légèrement, protège les fibres et contribue à la durabilité des tissus, tout en apportant, à sa manière discrète, des nuances douces et naturelles.
L’alun (sulfate double d’aluminium et de potassium) est un mordant classique. Il réagit avec les tanins et les colorants naturels présents dans le neem. L’aluminium se lie aux molécules colorantes, ce qui intensifie la teinte et la fixe plus solidement sur les fibres.
Avec le neem, cette réaction accentue la nuance vers un jaune clair et stable.
Le travail à chaud est essentiel : en chauffant longtemps les feuilles de neem avec l’alun et la soude, on extrait plus efficacement les molécules colorantes et on permet aux réactions chimiques de se dérouler complètement. Le coton ou la soie immergés dans ce bain absorbent alors la couleur et, grâce au mordançage à l’alun, la teinte se fixe durablement.
L'arbre neem ou margousier, un arbre interdit en France.
Le neem (Azadirachta indica), arbre originaire d’Inde, occupe une place centrale dans la tradition ayurvédique depuis plus de 4 000 ans. Considéré comme sacré, il est surnommé « pharmacien du village » en raison de la diversité de ses usages. Toutes ses parties – feuilles, fruits, graines, écorce, bois – recèlent plus de 140 composés actifs aux effets multiples : renforcement de l’immunité, régulation de la glycémie, protection du foie, action anti-inflammatoire, antifongique et antibactérienne. Il est aussi utilisé en hygiène buccodentaire, notamment pour prévenir caries et maladies parodontales. Toutefois, son emploi doit être prudent : il peut provoquer des effets secondaires, interagir avec certains traitements et ne convient pas à toutes les constitutions selon l’ayurvéda.
Au-delà de la santé humaine, le neem est un allié majeur de l’agriculture. L’huile extraite de ses graines agit comme un puissant insecticide et antifongique naturel, efficace contre plus de 400 ravageurs et maladies des cultures. Ses résidus solides, riches en minéraux, sont employés comme engrais biologiques. Cela en fait un outil précieux pour l’agriculture durable et biologique.
Ces propriétés ont éveillé l’intérêt des industriels de l’agrochimie et de la pharmacie. Dans les années 1990, plusieurs multinationales ont tenté de breveter des composés du neem, suscitant une vaste mobilisation internationale, menée notamment par Vandana Shiva, qui obtint l’annulation de ces brevets. Cette bataille illustre les tensions entre le savoir traditionnel et la volonté de privatiser les ressources naturelles.
Malgré la reconnaissance internationale – l’ONU l’a nommé « Arbre du XXIᵉ siècle » et la National Academy of Sciences américaine le considère comme une solution aux grands défis mondiaux –, l’huile de neem reste paradoxalement interdite en usage agricole en France, au nom d’une toxicité contestée, alors qu’elle est homologuée dans de nombreux pays.
Aujourd’hui encore, le neem apparaît comme un arbre d’avenir : en santé, il offre des pistes prometteuses contre le diabète, les maladies inflammatoires, certaines infections résistantes et même la malaria ou des cancers ; en agriculture, il représente une alternative crédible aux pesticides de synthèse. « L’arbre pharmacien » n’a sans doute pas fini de révéler ses secrets.