Les indiennes

France Culture, la fabrique de l'histoire.

par Emmanuel Laurentin

Troisième et dernière émission consacrée à l'histoire du textile, ce matin l'importation et la consommation des indiennes en France du XVIIIe et XIXe siècle.

L'arrêt du conseil du roi du 2 octobre 1686 met fin brutalement à l'importation des indiennes et de la plupart des tissus colorés d'Asie: La grande quantité de toiles de coton peintes aux Indes […] ont donné lieu – assure-t-il – non seulement au transport de plusieurs millions hors du Royaume, mais encore causé une diminution des manufactures établies de long temps en France pour les étoffes de soie, laine, lin, chanvre, et en même temps la désertion des ouvriers … [Il faut donc] empêcher le cours et le débit des dites toiles peintes, [faire] défenses à toutes personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soient, de les exposer, ni vendre, et aux particuliers d’en acheter. Celles qui seront trouvées dans les magasins seront brûlées. En outre les ateliers installés dans le royaume pour imprimer les cotonnades blanches seront fermés et les moules utilisés pour ce travail seront brisés.

D’après les archives municipales de Lyon

L'émission consacrée aux indiennes commence à la 9minute.

 


Troisième et dernière émission de notre série dédiée à l'histoire du textile.

Nous abordons ce matin un des effets de la mondialisation du commerce: le formidable engouement pour les tissus venus d'Inde, appelés "indiennes", qui, à la grande surprise des compagnies de commerce, devinrent la principale marchandise transportée entre l'Asie et l'Europe au XVIIIsiècle.

 

 

Au point de faire peur aux entrepreneurs français qui les firent interdire en 1686. Mme de Pompadour obtint en 1759 que leur importation fût à nouveau autorisée. Entre temps, la contrebande fit rage et ces tissus parvinrent en France sous le manteau. Et cette interdiction permit à des industriels étrangers ( britanniques, allemands, suisses ) de se perfectionner dans cette

technologie, prohibée en France.

C'est ainsi que Christophe-Philippe Oberkampf, allemand du Wurtemberg profite de l'autorisation des toiles peintes pour inventer la manufacture de Jouy en Josas et donc la toile de Jouy.

 

Une émission co-animée par Séverine Liatard

Les textes sont lus par Daniel Kenigsberg